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Santé

Troubles thyroïdiens quand l’équilibre hormonal vacille

Troubles thyroïdiens quand l’équilibre hormonal vacille

La thyroïde produit des hormones essentielles à la bonne marche de l’organisme. Un dérèglement de son fonctionnement peut provoquer une grande diversité de symptômes, aux répercussions parfois importantes sur la vie quotidienne. Coup de projecteur sur une glande méconnue.

Elle est là, mais on ne la remarque pas… en temps normal. La thyroïde est une petite glande, située sous la peau du cou, devant la trachée. Les poètes la comparent à un papillon, car elle est composée de deux lobes (les ailes) réunis par un isthme (le corps). Discrète et difficilement détectable à la palpation, la thyroïde n’en est pas moins indispensable au bon fonctionnement de l’organisme humain.

Son rôle ? « Produire la tétra-iodothyronine (T4, ou thyroxine) et la tri-iodothyronine (T3). Deux hormones qui influencent la vitesse des fonctions chimiques de l’organisme, en stimulant les tissus pour produire des protéines et en augmentant la quantité d’oxygène utilisé par les cellules », explique la Dr Magali Caucol-André, médecin endocrinologue à Paris. De nombreuses fonctions vitales de l’organisme sont ainsi concernées : fréquence cardiaque, métabolisme des lipides, glucides, protides et vitamines, croissance, production de chaleur, fertilité, digestion… Une perturbation de son fonctionnement, quelle qu’en soit la cause, peut par conséquent avoir de multiples répercussions.

Les hypothyroïdies

Une production insuffisante d’hormones s’accompagne, pour sa part, de fatigue physique et intellectuelle, de pâleur, d’hypothermie, de raréfaction des poils, de difficultés de concentration et d’une perte de mémoire, de constipation, d’une prise de poids malgré une perte d’appétit, de bradycardie, de douleurs et de raideurs musculaires…

La cause d’hypothyroïdie la plus fréquente est la thyroïdite d’Hashimoto, autre maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire produit des anticorps qui s’attaquent aux cellules de la glande.

Hyperthyroïdie et hypothyroïdie ne sont toutefois pas les seules affections thyroïdiennes. L’une des plus présentes dans l’imaginaire collectif est le développement d’un goitre, hypertrophie plus ou moins importante liée à une carence en iode, à un facteur familial ou à certains médicaments.

Parfois spectaculaires, les goitres sont généralement indolores et sans répercussions sur les fonctions organiques.

Des inflammations douloureuses peuvent néanmoins se manifester dans de rares cas, et un goitre très volumineux peut appuyer sur la trachée ou l’œsophage, perturbant la respiration et/ou la déglutition. Autre cas de figure : l’apparition de petites excroissances (nodules) pouvant s’avérer bénignes ou signer plus rarement le développement d’un cancer.

Diagnostic et traitement

Si la période menant à consulter pour une éventuelle dysthyroïdie peut être longue, en fonction des individus et de leur propension à s’inquiéter des variations de leur humeur et de leur état de santé, le parcours diagnostic est simple.

Le médecin réalise un entretien et un examen médical lui permettant d’évaluer l’état de la glande et d’identifier des éléments typiques d’un problème de thyroïde : état de la peau, des ongles, des cheveux, activité cardiaque, poids, température…

« En présence de symptômes évocateurs, des analyses sanguines sont réalisées pour doser la TSH, hormone hypophysaire biomarqueur de l’activité de la thyroïde. Un examen d’imagerie peut également être réalisé pour préciser la taille de la thyroïde ainsi que la consistance et la typologie d’éventuels nodules. Enfin, une biopsie permettra de prélever des cellules à examiner, en cas de suspicion de cancer. Le plus important est donc de consulter régulièrement son médecin traitant et de ne pas hésiter à évoquer ses symptômes, pour orienter efficacement la prise en charge », insiste Magali Cocaul-André.

Le traitement mis en place dépend alors de la pathologie à l’origine du dysfonctionnement et de la condition physique du patient. Une hyperthyroïdie est généralement traitée avec des médicaments ralentissant la production d’hormones thyroïdiennes en faisant attention à ne pas provoquer d’hypothyroïdie par contrecoup. Cette dernière est, quant à elle, traitée en remplaçant l’hormone qui n’est pas produite en quantité suffisante.

Dans de rares cas, une ablation totale ou partielle de la thyroïde peut s’avérer utile. L’intervention est principalement liée à la présence d’un goitre ou d’un nodule, qu’il soit trop volumineux ou cancéreux. Dans ce dernier cas de figure, le schéma thérapeutique mis en place varie selon les individus et les caractéristiques de leur tumeur, mais le pronostic est généralement très bon.

Prévenir les troubles

Il n’est pas possible d’empêcher avec certitude le développement d’un problème thyroïdien, en particulier avec l’avancée en âge.

Certains comportements au quotidien assurent cependant de réduire le risque. « Une alimentation équilibrée est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme en général et de la thyroïde en particulier. Du poisson ou des fruits de mer deux à trois fois par semaine suffisent à ­apporter les 150 μg d’iode qui lui sont nécessaires au quotidien pour synthétiser ses hormones », note Jean-Pierre Willem.

Les réfractaires à l’appel de la mer peuvent se tourner vers d’autres sources : soja, jaune d’œuf, fromages et produits laitiers, ail, certains légumes (brocolis, artichauts, choux-fleurs…), sel de table enrichi en iode…

Certains oligoéléments contenus dans l’alimentation sont également importants pour le bon fonctionnement de la glande, notamment le zinc, le sélénium et le magnésium, potentiellement apportés par des compléments alimentaires.

L’activité physique se révèle également utile : « En augmentant la dépense énergétique, elle permet de compenser (un peu) les dysfonctionnements. Les exercices d’endurance aident également, en accélérant la circulation sanguine, à réguler l’action des hormones thyroïdiennes et préserver un esprit sain dans un corps sain », conclut l’expert.

Oliver VACHEY

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