Parcours du médicament : le long cheminement jusqu’au patient
Retour sur les grandes étapes du processus de conception d’un médicament, des prémisses de la recherche jusqu’au suivi chez les patients traités.
Ils font partie intégrante de notre quotidien. Parfois pour soulager un simple mal de tête, parfois pour améliorer la vie avec une maladie chronique, parfois pour traiter une pathologie grave… Quelles que soient leurs finalités et leurs formes, les médicaments partagent un point commun : ils ont dû suivre un long parcours du combattant (médical) avant de parvenir dans les rayons des pharmacies. Les étapes pour prouver leur intérêt et leur innocuité s’étendent en effet sur 10 à 15 ans de travail, pour 1,5 milliard d’euros d’investissement en moyenne.
Etape 1 : La recherche et le développement
Avant de se lancer dans la conception d’un nouveau médicament, tout commence par une étape de décryptage de la maladie ciblée, pour comprendre son fonctionnement et ses vulnérabilités. Une fois ces éléments appréhendés et un angle d’attaque identifié, reste à déterminer l’« agent » le plus efficace pour effectuer le travail.
Les chercheurs utilisent des algorithmes pour passer au crible des centaines de milliers de molécules existantes et repérer celles présentant le plus gros potentiel, avant de passer à de premiers tests in vitro. Une phase d’optimisation des caractéristiques physico-chimiques plus tard, seules quelques molécules prometteuses sont conservées, pour devenir des « candidats-médicaments ».
Etape 2 : La préclinique
La première phase du parcours d’un candidat-médicament consiste à évaluer son comportement, son action et sa toxicité potentielle in vivo, via des tests sur des échantillons cellulaires humains (si possible) ainsi que sur des animaux. Ces essais sont réglementés par des organismes gouvernementaux, afin de s’assurer qu’ils sont éthiques et conformes aux normes de sécurité en vigueur. S’ils sont positifs, le produit est prêt à être étudié chez l’homme.
Etape 3 : La clinique
Une longue période d’essais cliniques assure de déterminer l’effet exact du candidat-médicament chez l’être humain. Les tests sont divisés en trois étapes. La phase I est menée sur une poignée de volontaires, sains ou malades (en fonction de la molécule évaluée). Le produit est administré à très faibles doses croissantes, pour déterminer la dose maximale sûre. La phase II se déroule avec un nombre restreint de volontaires malades. L’objectif est de déterminer la dose minimale efficace pour laquelle les effets indésirables sont inobservables ou minimes. La phase III est déterminante pour la future commercialisation. Ses études impliquent un groupe plus important de patients (jusqu’à plusieurs milliers) qui reçoivent la molécule ou un placebo, pour confirmer l’efficacité et la sécurité du futur médicament à grande échelle.
À noter : le projet est évalué à chaque étape de son développement selon des critères stricts. Il peut être abandonné à tout moment, si son efficacité est discutable ou ses effets indésirables trop nombreux ou dangereux.
Etape 4 : La validation par les autorités de santé
Les résultats des différentes études sont compilés dans un dossier d’AMM (autorisation de mise sur le marché) déposé auprès de l’autorité compétente, soit nationale (Agence nationale de sécurité du médicament – ANSM, en France), soit européenne (European Medicines Agency – EMA). Les régulateurs examinent l’ensemble des données pour s’assurer du niveau d’intérêt du médicament. S’ils sont convaincus, ils délivrent alors l’AMM, véritable sésame pour la commercialisation. Le laboratoire lance la fabrication selon les procédés développés pendant les essais cliniques et le distribue dans les hôpitaux et les pharmacies.
Etape 5 : le suivi en vie réelle
Le médicament est commercialisé, mais il reste sous contrôle. La pharmacovigilance du laboratoire et des pouvoirs publics permet de recueillir des données sur son utilisation dans la vie réelle, afin d’aider à identifier des problèmes de sécurité ou d’efficacité non détectés lors des essais cliniques initiaux. Si nécessaire, les autorités réglementaires peuvent prendre des mesures pour retirer le produit du marché.
Prix et remboursement
Une fois l’AMM obtenue, le laboratoire pharmaceutique est théoriquement libre de fixer le prix de son médicament, corrélé au niveau d’innovation, aux investissements réalisés et aux coûts de production. Toutefois, pour qu’il soit remboursé par la Sécurité sociale (et donc prescrit par les médecins), le prix doit être accepté par le CEPS (Comité économique des produits de santé) de la Haute Autorité de santé (HAS). Débute une longue phase de négociations, où le CEPS a toujours le dernier mot.
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