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Prévention | Santé

Ménopause et andropause, pas de panique !

Franchir l’âge de la ménopause, pour une femme, et celui de l’andropause, pour un homme, ne doit pas être vécu comme une catastrophe. Le maintien ou l’approfondissement d’une bonne hygiène de vie et surtout la prévention ou la prise en charge précoce de problèmes intimes comme les troubles de la sexualité ou l’incontinence urinaire sont indispensables. De multiples solutions existent, en effet, pour faire de l’âge de la maturité celui de la sérénité, voire de l’épanouissement.

La ménopause, période durant laquelle s’effondre la production d’œstrogènes et où s’arrêtent les règles, survient entre 45 et 55 ans chez la femme.

En vieillissant, l’homme subit lui aussi des modifications hormonales pouvant affecter sa qualité de vie et sa santé. Au mot d’andropause couramment utilisé, divers experts préfèrent les termes « déficit androgénique lié à l’âge », car ce phénomène ne touche pas tous les hommes, alors que la ménopause concerne toutes les femmes. La baisse des hormones mâles (en priorité la testostérone) a donc des répercussions très variables d’un individu à l’autre.

Privilégier certains aliments

Pour prévenir ou amoindrir les troubles de la ménopause et de l’andropause, la première règle d’or reste de conserver ou d’améliorer une saine hygiène de vie : fuir le tabac et limiter la consommation d’alcool, de sucre, de sel et de mauvaises graisses. Il s’agit notamment, dans l’assiette, de préférer les aliments aux propriétés alcalines, ceux « produits dans la terre ou sur un arbre », résume le Dr Anna Cabeca, auteur de SOS Ménopause, et ceux riches en vitamines antivieillissement, donc les fruits et légumes, en particulier toutes les sortes de choux, ainsi que les bonnes protéines (œufs bios, fromage de chèvre, volailles, poissons, fruits de mer) et les bonnes graisses (les oméga 3, dans l’huile de colza et les petits poissons). Une mention particulière pour les tomates, qui contiennent du lycopène, et pour les brocolis, riches en sulforaphane, deux aliments préventifs du cancer de la prostate.

L’activité physique

Assurer un bon fonctionnement de l’organisme après 50 ans, c’est aussi lutter contre le stress (sommeil de qualité, relaxation, yoga, méditation, respiration profonde…) et surtout pratiquer une activité physique adaptée pour oxygéner le corps et l’esprit, conserver une bonne musculature et un squelette solide. « L’essentiel est de pratiquer une activité que vous aimez et de vous y tenir, plaide le Dr Cabeca. N’im-porte quel type d’activité physique est valable. C’est toujours mieux que rien. Quelle que soit votre forme d’aujourd’hui, faites ce que vous pouvez. » On peut ainsi s’astreindre à marcher au moins 15 minutes par jour et à entamer sa journée par quelques mouvements de gymnastique.

Les examens de contrôle

Surveiller sa santé et pratiquer tous les examens de prévention ou de dépistage nécessaires devient également plus que jamais indispensable après 50 ans (cf. France Mutuelle Magazine n° 121), tout comme maintenir une vie sociale, affective et sexuelle de qualité. Les bienfaits du sexe pour la santé sont nombreux : diminution de la douleur, bon fonctionnement du système cardio-vasculaire, amélioration de l’humeur et du sommeil, régulation de l’appétit ou encore renforcement de l’immunité ! Pour prévenir ou gérer d’éventuels troubles du dessous de la ceinture, il ne faut pas hésiter à en parler avec son conjoint et son médecin traitant, voire avec le gynécologue, l’urologue et/ou un sexologue.

La vie sexuelle

Afin de contrer les effets liés à la ménopause (bouffées de chaleur, sécheresse vulvo-vaginale, etc.) qui peuvent rendre les rapports sexuels plus douloureux, le THS (traitement hormonal substitutif de la ménopause) peut toujours être préconisé en l’absence de facteurs de risque, mais sur une courte durée et sous étroit contrôle médical. À défaut existent des solutions locales : lubrifiants ou hydratants locaux.
Chez l’homme, ce sont les troubles de l’érection qui représentent une source fréquente d’anxiété, voire de dépression. Pour y faire face, en première intention, le médecin peut prescrire un bilan cardiaque et un examen sanguin approfondi, afin de vérifier que le dysfonctionnement n’est pas lié à une maladie cardio-vasculaire (hypertension), une anomalie du métabolisme (diabète, hypercholestérolémie…) ou un trouble hormonal (déficit en testostérone). Le médecin pourra ensuite proposer au patient de prendre un « facilitateur d’érection », du sildénafil (Viagra®), du tadalafil (Cialis®), du vardénafil (Lévitra®) ou de l’avanafil (Spedra®). D’autres traitements, que le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue-andrologue, expose dans Restons fermes !, existent, en particulier les injections intracaverneuses de prostaglandine dans la verge et la technologie des ondes de choc. Ce « traitement par ondes de choc extracorporelles à faible intensité » (TOCEFI), assez récent, consiste à libérer les facteurs de croissance et à stimuler la néovascularisation de la verge en lui délivrant des ondes de choc de faible intensité durant plusieurs séances.

Les problèmes urinaires

Ils sont fréquents à l’âge de la ménopause et de l’andropause. Chez la femme, il est souvent conseillé une rééducation périnéale pour stimuler le périnée. Ce traitement de première ligne contre l’incontinence urinaire, qui concernerait une femme sur trois après 60 ans, peut se pratiquer chez une sage-femme, un kinésithérapeute ou un urologue, mais aussi à domicile, à l’aide d’une sonde vaginale d’électrostimulation. À un stade avancé, l’incontinence se traite par intervention chirurgicale, avec la pose de bandelettes sous-urétrales ou de ballonnets sous-urétraux. La cystite (l’infection urinaire) se révèle, elle aussi, très fréquente à la ménopause. Pour l’éviter, il faut boire beaucoup et « renoncer à utiliser trop de produits chimiques pour votre hygiène intime », conseille le Dr Oliver Gralla, urologue, dans Heureux sous la ceinture. Pour préserver le microbiote vaginal, « dans la plupart des cas, se laver régulièrement à l’eau chaude suffit amplement ». Mieux vaut, par ailleurs, privilégier les sous- vêtements en coton, plus respirants et lavables à forte température.

Les difficultés à uriner ou le fait d’uriner souvent et en petite quantité concernent plus d’un million d’hommes en France à l’âge de l’andropause. Ces troubles relèvent en général d’une hyperplasie (dite aussi « hypertrophie ») bénigne de la prostate (HPB) ou adénome de la prostate (une grosse prostate), dont le signe le plus précoce est de « se lever la nuit plus qu’une fois » pour uriner, indique le Pr François Des grandchamps dans La prostate, on en parle.

« Un adénome de la prostate n’est pas une lésion précancéreuse », rassure le chef du service d’urologie de l’hôpital Saint-Louis (Paris), et « même sans traitement, le risque d’apparition d’ennuis graves et de complications est peu fréquent ». De toute façon, « rien ne peut empêcher la prostate de grossir inexorablement avec le temps chez presque tout le monde, indique-t-il. Mais si on ne peut l’empêcher, on peut ralentir son évolution par un style de vie adapté » : perdre du poids, arrêter de fumer, ne pas dépasser 1,5 à 2 litres de boisson par jour, réduire la consommation de boissons diurétiques (thé, café, vins blancs, boissons gazeuses, sodas), ne pas boire dans les deux heures avant d’aller dormir, régulariser son transit intestinal, uriner assis pour bien relâcher les muscles du périnée, faire de « petits exercices mentaux de rééducation vésicale » (s’imposer un délai de 3 à 4 heures entre deux passages aux toilettes, ne pas s’y précipiter en cas d’envie pressante, tenter de laisser passer l’envie par des respirations profondes, avoir des pensées positives en vue de contrôler sa vessie…). Le Pr Des grandchamps préconise également des exercices de renforcement des muscles pelviens : les contracter en serrant l’anus comme pour retenir un gaz, avec des séries de cinq contractions rapides espacées de 10 secondes, pendant cinq minutes, systématiquement le matin et l’après-midi, voire plus souvent, au travail, assis en voiture ou dans le bus, etc.

Par ailleurs sont recommandés, à partir de 50 ans, un dosage du taux de PSA (antigène prostatique spécifique) et un toucher rectal, en vue de fournir une indication, à confirmer par d’autres examens (biopsie, échographie, IRM), sur la présence d’un cancer de la prostate. Enfin, s’il faut envisager une intervention chirurgicale, le médecin peut avant cela prescrire diverses molécules ou associations de molécules améliorant la vie quotidienne. « Dans la grande majorité des cas, indique le Dr Oliver Gralla, les traitements médicamenteux suffisent pour obtenir un résultat satisfaisant en cas de troubles mictionnels ».

Jacques HUGUENIN

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