L’importance du sommeil : le garant de notre équilibre
Bien dormir est essentiel pour préserver sa santé. Le docteur Patrick Lemoine nous explique pourquoi et nous donne les clés d’un bon sommeil.
Le sommeil est-il vraiment important ? « Il est vital !, répond sans détour Patrick Lemoine, médecin psychiatre et docteur en neurosciences. Dormir est une fonction physiologique indispensable à la vie, au même titre que respirer, manger, boire, se reproduire ou encore transpirer. » Le sommeil est primordial à l’équilibre de l’organisme, qui doit impérativement être mis au repos à intervalles réguliers pour fonctionner de façon optimale, tant sur le plan physiologique que psychique.
De l’intérêt de rêver
Le rêve est, selon Patrick Lemoine, « un état modifié de conscience au cours duquel on vit des histoires, des scénarios, souvent fantastiques, incroyables et que pourtant on croit, le tout étant accompagné d’hallucinations majoritairement visuelles, mais qui peuvent concerner tous les sens. » Les images, la musique, les parfums, les saveurs…
Tout y est ! Et ces mises en scène si réalistes ont une fonction bien précise : réguler les émotions et apaiser les tensions vécues dans la journée. Ou celles à venir puisque ces productions nocturnes permettent aussi de s’entraîner virtuellement à faire face aux dangers. Comme lorsqu’on rêve d’un examen ou d’un rendez-vous prévu pour le lendemain.
À lire : Docteur, j’ai mal à mon sommeil, de Patrick Lemoine, éd. Odile Jacob, 2022.
De multiples bienfaits
On le sait tous : après une bonne nuit, on est en pleine forme — ce qui est loin d’être le cas quand on n’a pas fermé l’œil. « On dit qu’un bon sommeil est réparateur et c’est vrai !, reprend le médecin. C’est en dormant que nous produisons la presque totalité de l’hormone de croissance, cette substance magique qui non seulement fait grandir les enfants, mais aussi permet de créer des cellules, de les multiplier, et donc de rester plus longtemps en bonne santé. »
Les bienfaits du sommeil sur l’organisme ne sont plus à prouver. Il renforce l’immunité, fait baisser la tension artérielle, permet de cicatriser, abaisse le taux de sucres et de graisses, participe à la lutte contre certaines pathologies cardiovasculaires ou neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson…), diminue le risque de diabète et de cancer, se révèle un antidouleur efficace (migraines, courbatures…), et « booste » la performance sexuelle.
Il préserve donc l’existence et augmente même l’espérance de vie. « On sait aujourd’hui que plus on vieillit, plus les télomères, ces petits capuchons qui prolongent pour les protéger les rubans d’ADN, raccourcissent. Or, de leur longueur dépend la longévité. Heureusement, chaque nuit, une solide équipe de petites couturières, appelées télomérases, raccommodent inlassablement l’extrémité de ces rubans. »
Le sommeil est aussi le garant d’une bonne santé mentale. « Il nettoie le cerveau de toutes les toxines accumulées dans la journée. Il permet d’évacuer le stress, de digérer les petits soucis ou les plus gros tracas et de réguler les émotions, comme la colère, la peur ou la tristesse. En ce sens, il protège contre l’apparition de troubles anxieux ou dépressifs. » Bien dormir, c’est enfin préserver ses facultés cognitives (intelligence, mémoire, raisonnement, apprentissage, prise de décision, concentration) et, en cela, conserver sa confiance en soi.
Veiller sur son sommeil
Prendre soin de son sommeil est donc primordial, quel que soit l’âge et surtout quand il avance. La première étape est d’apprendre à se connaître pour mieux comprendre ses besoins en sommeil, qui ne sont pas forcément ceux du voisin, ni même ceux de son partenaire. « Le sommeil, c’est du sur-mesure, pas du prêt-à-porter, affirme Patrick Lemoine. Il y a génétiquement de gros dormeurs et d’autres plus petits, il y a ceux du matin et ceux du soir, ceux qui dorment d’une traite et ceux qui coupent leur cycle en deux. »
Pourquoi tant de différences ? « C’est, selon moi, l’héritage de nos lointains ancêtres qui avaient toujours besoin de quelqu’un pour veiller à la sécurité du groupe. Voilà aussi peut-être pourquoi les personnes âgées ont tendance à moins dormir : il fut un temps où, moins actives, elles avaient le rôle de sentinelles. »
La seconde étape sera de modifier ses habitudes pour mieux respecter son rythme, et prendre le train du sommeil à la bonne heure, quelle que soit la durée du trajet. Pour y parvenir, le médecin livre ses conseils : prendre un repas léger pour faciliter la digestion, éviter les excitants, pratiquer une activité physique à distance du sommeil, baisser les lumières pour stimuler la production de mélatonine et bannir les écrans qui la bloquent, essayer de se détendre trente minutes avant de dormir (un livre, un bain…), fermer les yeux dans le calme et l’obscurité, dans une chambre précédemment aérée et plutôt fraîche.
Que faire si Morphée tarde à venir ? « Je déconseille vivement les somnifères et les tranquillisants qui ne font pas dormir, mais anesthésient. Se complémenter en mélatonine peut aider à retrouver un rythme sain et régulier. On peut aussi se tourner vers les plantes : la valériane, le pavot de Californie, la passiflore ou la rhodiole ont l’avantage de favoriser l’apaisement du corps sans le brusquer. » Pour enfin faire de beaux rêves.
Aurore AIMELET
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