Les liens sociaux, cultiver ses relations, en créer de nouvelles
La pandémie et les différentes mesures pour l’endiguer auront au moins permis de rappeler une évidence : l’être humain a besoin d’être en lien avec ses semblables, de leur parler, de les toucher, de sentir leur présence à ses côtés. Explications et conseils avisés pour enrichir son cercle social.
« Ce n’est ni la jeunesse, ni la célébrité, ni l’argent ou la réussite, ni même une forme d’accomplissement personnel qui nous rendent heureux et nous maintiennent en bonne santé, mais bien la qualité de nos relations. » Telle est la conclusion sans appel de Marc Schulz et Robert Waldinger, respectivement docteur en psychologie et docteur en psychiatrie, auteurs de The Good Life (Éditions Leduc, 2023), fruit de la plus longue enquête menée sur le bien-être. Commencée dans les années 1930, l’Étude de Harvard a suivi le parcours de 724 individus et leurs 1 300 descendants. Questionnaires, interviews, scanners et bilans sanguins ont levé le mystère : c’est bien le lien qui fait le bonheur.
Essentiel à l’équilibre
L’homme n’est pas fait pour vivre seul. De son entourage dépend la satisfaction de ses besoins dits « fondamentaux », mis notamment en évidence par le psychologue américain Abraham Maslow dès les années 1950.
L’être humain a, dès son premier cri, besoin des siens pour survivre, puisqu’il ne peut se nourrir seul. Très vite, c’est auprès de ses proches qu’il assure ses sentiments de sécurité et d’appartenance. Puis, dès que le processus d’individuation commence, c’est de nouveau grâce aux retours de ses pairs que se développe l’estime de soi. L’attachement n’est donc pas une option pour les animaux sociaux que nous sommes. Il est aussi le garant de notre bonne santé.
Nombre d’études l’ont prouvé, à l’instar de celle d’une équipe de Caroline du Nord, publiée dans le très sérieux PNAS1. Selon les chercheurs, de bonnes relations « boostent » le système immunitaire et diminuent le risque d’inflam- mation du corps, de tension artérielle, de prise de poids et de maladies cardiovasculaires.
Le lien est aussi bénéfique que l’activité physique ou une alimentation saine. Sans doute parce qu’il est un remède efficace contre le stress et sa production de cortisol à tout va. Les rencontres et les interactions rassurent, favorisent le sentiment d’avoir une place au sein du groupe et donnent in fine un sens à notre existence.
Prendre soin des siens
Alors, ne les prenons pas à la légère et investissons-nous davantage. The Good Life offre plusieurs pistes. Il s’agit d’abord de faire le tour de nos relations intimes (conjoint, famille, amis, proches…) pour vérifier qu’elles sont suffisamment nourries. L’idée ? Multiplier les occasions de nous voir ou de nous parler au lieu de toujours les reporter. En famille, nous pouvons, par exemple, instaurer de nouveaux rendez-vous ou rituels et ainsi partager plus de bons moments.
Avec nos amis, soyons force de proposition et organisons une sortie, une activité, un week-end. Plus simplement, nous pouvons décrocher notre téléphone plutôt que de nous contenter d’y penser. Tout comme les muscles, les relations s’atrophient si elles manquent d’entraînement. Ne nous limitons pas à notre cercle d’intimes. Il n’y a pas lieu de cloisonner nos différents univers : une collègue peut, par exemple, devenir une partenaire de tennis ou de yoga, un neveu peut avoir besoin d’un coup de pouce ou d’une oreille attentive autant que nos propres enfants.
Essayons de lutter contre nos propres scrupules, la peur de déranger notamment ou d’outrepasser notre rôle. Donner de soi lors de moments informels ou témoigner de l’attention et de l’intérêt sont des initiatives qui rendent toujours heureux.
Développer son réseau
Et puis, agrandissons le cercle. Ne négligeons pas les relations « sans importance » qui n’en ont que le nom : les voisins, les commerçants peuvent se révéler de vrais rayons de soleil dans une journée.
Et pourquoi pas dans une vie ? Un sourire, un geste, un regard, quelques mots donnent aussi le sentiment que l’homme n’est pas un loup pour l’homme. Et puis, pourquoi ne pas nous montrer curieux de ceux et celles qui nous sont encore totalement inconnus ? N’hésitons pas à nous renseigner sur le plan local et associatif pour participer à des activités collectives, qu’elles soient culturelles (conférences, visites…), sportives ou artistiques.
Nous avons certainement une passion ou un hobby à partager. Quel meilleur prétexte pour rencontrer de nouvelles personnes ? N’ayons pas peur non plus du numérique. Si les réseaux sociaux sont souvent critiqués, ils ont tout de même le mérite de rapprocher des internautes du monde entier. Pourquoi ne pas contacter des groupes qui ont le même centre d’intérêt ? Internet est aussi le moyen de trouver des interlocuteurs si nous sommes aujourd’hui confrontés à des difficultés (séparation, maladie, conflits…).
Et si ce n’est pas le cas, si tout va bien, profitons-en ! Offrons notre temps ou notre savoir en devenant bénévoles ou en nous investissant dans une cause. Cette initiative nous permettra à nouveau de faire de belles rencontres, en plus de nous apporter une grande joie.
Aurore AIMELET
À la recherche d’une offre adaptée à vos besoins ?
Particulier, professionnel ou collectivité, adaptez votre offre en fonction de vos besoins actuels et futurs.
Un conseiller pourra répondre à vos questions et vous apporter un conseil personnalisé.