Femme en consultation avec une psychologue
Prévention | Santé

Le monde de la Psy

Comment s’y retrouver, trouver le bon thérapeute et la meilleure thérapie ?

Pas facile de bien comprendre qui fait quoi sur la planète psy.  D’autant que certains professionnels ont parfois plusieurs casquettes et outils thérapeutiques. Qui consulter en cas de phobie ? De mal-être ? Faut-il se tourner vers un psychologue ou un psychiatre ? Comment savoir si c’est le bon ? Quelques éléments de réponse.

« Depuis quelque temps, je ressens le besoin d’aller voir quelqu’un, confie Nathalie, correctrice dans l’édition. J’ai presque 50 ans et je ne me sens pas bien : j’ai peur de m’engager dans une nouvelle relation depuis mon divorce, j’ai l’impression d’avoir fait le tour de mon travail, les enfants sont grands et n’ont plus vraiment besoin de moi. Mon entourage prétend que c’est la crise du milieu de vie et que ce serait bien d’en parler. Mais à qui ? Quel psy choisir ? Il y a tant de dénominations maintenant que c’est difficile de s’y retrouver… Et puis, quelle serait pour moi la meilleure thérapie ? » Comme Nathalie et beaucoup d’autres, vous vous posez peut-être ces questions. Voilà pourquoi nous avons choisi d’y répondre.

Les professionnels

Il existe cinq grandes familles de professionnels en santé mentale. Sachez toutefois que certains d’entre eux sont à la fois psychiatres (ou psychologues) et psychanalystes (ou psychothérapeutes).

  • Le psychiatre est un médecin. « Il a fait des études de médecine et a bénéficié d’une spécialisation, d’une durée de 2 ans à 3 ans, dans l’abord médical et psychologique de la maladie mentale », précise Samuel Dock, psychologue clinicien et auteur de Les Chemins de la thérapie (Flammarion). Il peut mener des entretiens thérapeutiques, établir un diagnostic de trouble psychique, prescrire des médicaments, proposer ou imposer une hospitalisation. Ses consultations de psychiatrie sont en partie remboursées par l’Assurance maladie.

  • Le psychologue a étudié la psychologie à l’université. « Il existe de nombreuses spécialisations, précise-t-il, par exemple en psychologie du travail, du développement ou en neurosciences, et toutes ne concernent pas le soin mental. C’est surtout la psychologie dite “clinique” qui a ce dernier pour objet. » En consultation, le psychologue clinicien s’appuie sur les outils de son choix (issus de  l’approche cognitivo-comportementale, psychanalytique ou d’autres) pour conduire la psychothérapie (un nombre de séances limité est en partie pris en charge). Il est aussi habilité à faire passer des tests pour cerner la personnalité.

  • Le psychanalyste peut également être psychologue ou psychiatre. « Mais beaucoup exercent sans formation universitaire, précise Samuel Dock. Pour devenir psychanalyste, il convient d’avoir soi-même effectué une psychanalyse, à laquelle doivent s’ajouter une formation et surtout une supervision par un analyste chevronné. » Le psychanalyste se doit d’appartenir à une association ou une société qui encadre sa pratique tout au long de sa carrière. Il s’appuie sur la théorie psychanalytique (freudienne, jungienne ou lacanienne) pour mener ses entretiens à visée thérapeutique.

  • Le psychothérapeute est un titre désormais réglementé et réservé aux médecins et aux détenteurs d’un master II en psychologie ou en psychanalyse. Si les psychiatres gagnent le droit de l’utiliser en obtenant leur diplôme, les autres professionnels doivent effectuer une formation complémentaire en psychopathologie clinique ainsi qu’un stage pratique.

  • Le psychopraticien est le nom de tous les autres psys pratiquant la psychothérapie. Les psychopraticiens sont formés dans des instituts privés, et leurs méthodes sont très variées et diverses : ils peuvent uniquement s’y référer (pratiquer la sophrologie ou la PNL, par exemple) ou offrir une pratique dite « intégrative » (multiréférentielle). Ce titre n’étant pas réglementé, il convient toujours de s’assurer de la formation du praticien.

Les approches thérapeutiques

Dans la famille des thérapies, il y a de quoi s’y perdre aussi. On peut aujourd’hui compter plus de cinquante « méthodes » différentes, élaborées par différents psys depuis l’invention de la psychanalyse à la fin du XIXe siècle jusqu’aux récentes découvertes en neuro- sciences, en passant par les années 1950 où se développent de nombreuses écoles. La Fédération française de psychothérapie et de psychanalyse les regroupe au sein de quatre pratiques, qui sont les suivantes :

  • Les pratiques cognitivo-comportementales harmoniser. Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) s’attachent à soulager le patient de son symptôme (une phobie ou un TOC, par exemple) en se focalisant sur les difficultés rencontrées au présent.  « Le traitement porte sur de mauvais   apprentissages, et l’objectif est de corriger les raisonnements erratiques, afin de modifier le comportement et les sentiments », précise la FF2P. Les techniques utilisées en séance sont notamment l’exposition progressive à ce qui est redouté, la gestion des émotions ou encore l’affirmation de soi. Les indications sont les troubles anxieux ou dépressifs ;

  •  Les pratiques humanistes et existentielles. Elles proposent de considérer l’individu dans toute sa dimension, à la fois psychique, corporelle et spirituelle, et l’aident à trouver en lui les ressources pour aller mieux. « De nombreuses méthodes partagent cette approche d’authenticité et de respect de la personne : la gestalt-thérapie, l’approche centrée sur la personne, l’analyse transactionnelle, ou encore les thérapies psychocorporelles. » En fonction de leurs principes et de leur grille de lecture, elles peuvent donner une place de choix à la parole ou aux mouvements, aux interactions ou à l’histoire de la personne. Elles viennent souvent en aide à ceux et celles qui souffrent d’un manque d’estime ou de confiance en soi, ou de problématiques en lien avec l’image de soi ;

  • Les pratiques psychanalytiques. Il s’agit ici des cures menées par les psychanalystes qui se réfèrent à la méthode d’investigation de la personnalité, élaborée par Freud et enrichie par ses disciples (Jung, Adler, Lacan entre autres). En séance, il s’agit toujours de parler de soi, de son passé, ses rêves, ses souvenirs, ses actes manqués, pour mettre au jour les conflits psychiques qui piègent l’individu. Ce travail intéresse les personnes qui cherchent à mieux se connaître, à donner du sens à leur existence ;

  • Les pratiques systémiques. Elles considèrent le patient dans son environnement et s’adressent à tout système (couple, famille ou groupe) dont les liens dysfonctionnent. Elles sont particulièrement indiquées en cas de conflits relationnels ou de difficultés rencontrées par un enfant ou un adolescent. « La thérapie familiale constitue aujourd’hui l’une des applications les plus répandues de cette approche », observe la FF2P.

Quand consulter ?

N’attendez pas d’être dépassé par la souffrance psychique pour consulter un psy. Face à des difficultés, soudaines ou latentes, tout le monde peut ressentir de l’anxiété, de la frustration, du stress et de l’incertitude qui conduisent à des problèmes de sommeil ou d’alimentation, des relations conflictuelles, des émotions douloureuses, des pensées négatives ou des comportements inadaptés. Parmi les fréquents motifs de consultation, on trouve :  

  • Une insatisfaction dans la vie, la quête d’un changement, la perte de sens ;  
  • Une épreuve ou un traumatisme comme un deuil, une séparation ou un divorce, une agression physique ou un harcèlement moral, une maladie, un licenciement ;  
  • Un sentiment de solitude et d’isolement, des difficultés relationnelles, une incapacité à créer, à entretenir et à conserver des liens sociaux, amicaux, voire familiaux ;  
  • Des problèmes de couple, des sentiments d’insatisfaction ou de frustration, une mauvaise communication ;  
  • Des difficultés à assurer et assumer un rôle de parent auprès d’enfants qui enfreignent constamment les règles et le cadre établi ;  
  • Des problèmes sexuels qui entravent l’épanouissement, des troubles tels qu’une perte du désir ou des douleurs gynécologiques ;  
  • Des comportements incontrôlables ou addictifs comme la consommation de nourriture, d’alcool, de tabac, de drogue, de jeux ;  
  • De la souffrance au travail, un épuisement professionnel, des abus de pouvoir, un sentiment d’inutilité.

L’heure du choix

Comment savoir si le psy et son approche sont les bonnes ? Sachez d’abord que tel symptôme ne vous oblige pas à choisir tel thérapeute : ce n’est pas parce que vous souffrez  d’anxiété que vous êtes tenu de vous engager dans une TCC, et d’autant moins si c’est le sens de  l’existence qui vous questionne. Continuez de vous renseigner plus précisément sur les différentes méthodes dont nous vous donnons ici un aperçu. 

N’hésitez pas à en parler autour de vous, interrogez aussi votre médecin traitant pour obtenir les noms de professionnels de confiance. Lors du premier rendez-vous, posez toutes les questions qui vous taraudent. Vous avez parfaitement le droit d’interroger les praticiens sur leur parcours, leur formation, leur déontologie, et, bien sûr, sur les outils qu’ils utilisent et le cadre de la thérapie qu’ils proposent.

Vous pouvez aussi rencontrer plusieurs professionnels avant de faire votre choix. Le « feeling » est un bon baromètre : la sensation d’avoir été écouté, compris, respecté doit déjà apporter une forme de soulagement. Le succès d’une thérapie repose avant tout sur une bonne « alliance thérapeutique », un principe commun à toutes les approches, sorte de partenariat liant le psy et son patient, qui, tous deux, avancent de concert vers un même but : l’apaisement de la souffrance psychique. Cependant, il n’est pas rare, avant de sauter le pas ou au cours de la thérapie, d’éprouver des « résistances » (sentiment de peur, de colère ou de rejet). Elles font partie du travail et feront l’objet d’une analyse par tout bon thérapeute auquel vous les confierez.

Quelle durée, quel coût ?

Compte tenu de la pluralité des approches et des praticiens, il est extrêmement difficile de donner ce type d’indications. Une séance coûte en général de 50 à 80 euros, mais le prix dépend de la notoriété du psy, du lieu de consultation (les grandes villes sont souvent plus chères) et de sa durée. Cette dernière varie aussi du simple au double :  une séance de psychanalyse s’étend de 20 à 45 minutes quand une consultation en thérapie psychocorporelle peut se prolonger au-delà d’une heure. Quant à la durée de la prise en charge, elle peut s’estimer à quelques mois pour une TCC à plusieurs années, comme en psychanalyse. Le temps de déployer ses ailes.

La thérapie à distance

La pratique semblait impensable avant les confinements. Aujourd’hui, il n’est pas rare de consulter à distance, en visioconférence ou par téléphone. La thérapie en ligne a certains avantages : cela permet de contacter un psy plus facilement depuis certains déserts médicaux, mais aussi de maintenir le lien et de poursuivre le travail en cas d’impossibilité de se déplacer.

Les psys ne sont pas tous d’accord pour mettre en place ce dispositif qui, par ailleurs, ne convient pas à tous les patients (certains ont davantage besoin d’étayage), et ne peut s’envisager dans toutes les pratiques (l’hypnose, par exemple, ne peut se passer de présence). Dans tous les cas, il paraît essentiel qu’une vraie rencontre puisse avoir lieu avant de commencer la thérapie et que, régulièrement, des séances puissent réunir patient et psy.

Femme en téléconsultation médicale avec un psy

Aurore AIMELET

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