
Qu’est-ce que la mononucléose infectieuse ?
La mononucléose est une infection virale bénigne souvent surnommée la maladie du baiser. Elle est causée par le virus d’Epstein-Barr (EBV), un herpès virus très courant dans le monde. Environ 95 % des adultes sont porteurs du virus sans le savoir. Ce virus reste ensuite latent dans le corps à vie.
La mononucléose infectieuse se manifeste le plus souvent chez les adolescents et les jeunes adultes entre 15 et 25 ans. Elle peut également être asymptomatique, en particulier chez les jeunes enfants. C’est donc une maladie infectieuse virale qui peut passer inaperçue lors d’une primo-infection.
Le virus attaque le système immunitaire, notamment les lymphocytes B. Il provoque un syndrome infectieux aigu, avec une prolifération des globules blancs, souvent détectée lors d’une prise de sang. Cette maladie virale est contagieuse, bien que moins que la grippe ou la rougeole.
Quels sont les premiers symptômes à surveiller ?
Les signes de la mononucléose ressemblent d’abord à ceux d’un syndrome grippal. Voici les plus fréquents :
- Une fièvre souvent élevée, pouvant atteindre 40 °C ;
- Des maux de tête persistants ;
- Une grande fatigue parfois très handicapante ;
- Des douleurs musculaires et des courbatures intenses ;
- Une angine rouge ou blanche très douloureuse ;
- Une gêne à la déglutition voire une impossibilité d’avaler ;
- Des ganglions lymphatiques enflés, au cou, aux aisselles ou à l’aine ;
- Une éruption cutanée ou des douleurs articulaires dans certains cas ;
- Une perte d’appétit et un affaiblissement général.
Le virus agit lentement. La période d’incubation peut aller jusqu’à 6 semaines. Si vous ressentez plusieurs de ces symptômes, consultez rapidement votre médecin.
Comment se transmet cette infection virale ?
La mononucléose est transmise par la salive, lors d’un baiser, du partage d’ustensiles, ou via des gouttelettes respiratoires (éternuements, toux). C’est pourquoi on parle aussi de maladie du baiser.
Le virus d’Epstein-Barr est très contagieux, surtout lors du premier contact infectieux. Une personne infectée peut le transmettre même sans symptômes visibles, rendant la contagion difficile à anticiper.
La contamination est plus rare mais possible par transfusion sanguine ou transplantation d’organes. Il est donc important de prendre des mesures d’hygiène simples : se laver les mains, ne pas partager de verres, éviter les baisers en période de symptômes.
Contrairement à d’autres maladies virales comme la grippe ou la varicelle, aucun vaccin contre la mononucléose n’existe à ce jour. La prévention repose sur la vigilance et l’hygiène quotidienne.
La période de contagiosité peut durer plusieurs semaines, parfois jusqu’à 6 mois après la disparition des symptômes. Il est donc recommandé d’éviter tout contact rapproché durant cette période.
Quels traitements pour soulager la mononucléose ?
La mononucléose ne se soigne pas avec un traitement spécifique. Voici les solutions habituellement proposées :
- Du paracétamol ou d’autres antalgiques pour soulager la fièvre et les douleurs articulaires.
- Des anti-inflammatoires si la fièvre persiste, sauf l’aspirine, déconseillée chez les adolescents.
- Des corticoïdes, uniquement si vous avez une gêne respiratoire ou une inflammation des amygdales.
- Des antibiotiques uniquement en cas de surinfection bactérienne, comme une angine streptococcique.
- Attention : l’amoxicilline et la pénicilline provoquent souvent des éruptions cutanées chez les personnes infectées par l’EBV
Pendant la convalescence, évitez les efforts physiques intenses. Le virus affaiblit durablement l’organisme, et une grande fatigue peut persister plusieurs semaines.
Quelles complications possibles chez les personnes atteintes ?
La mononucléose est généralement bénigne, mais elle peut entraîner des complications rares. La plus redoutée est la rupture de la rate, souvent provoquée par un choc ou un effort. Elle justifie l’arrêt du sport pendant la phase aiguë.
Des complications hépatiques sont possibles, comme une hépatite virale légère, avec jaunisse et augmentation des enzymes du foie. Une prise de sang régulière permet de surveiller cette atteinte.
Chez certaines personnes, la fatigue chronique peut persister plusieurs mois après la guérison. Elle nécessite un suivi médical pour exclure d’autres pathologies.
Dans de rares cas, la mononucléose peut entraîner des atteintes neurologiques (méningite, encéphalite), des troubles sanguins (anémie hémolytique, thrombopénie), ou une inflammation du myocarde.
Le virus d’Epstein-Barr est aussi associé à certains cancers rares, comme le lymphome de Burkitt ou le carcinome du nasopharynx, surtout dans certaines régions du monde. Ces cas restent exceptionnels.
Les personnes immunodéprimées, comme les patients greffés ou atteints du VIH, sont plus à risque de formes graves.
Comment prévenir la contamination au quotidien ?
Il n’existe pas encore de vaccin contre la mononucléose. La prévention repose donc sur des gestes simples et de bon sens.
Vous devez éviter de partager vos verres, couverts ou brosses à dents. Ne pratiquez pas de baisers ou de contacts bucco-nasaux si vous présentez des symptômes.
Pensez à vous laver les mains régulièrement, surtout après avoir éternué ou toussé. Nettoyez les surfaces partagées et aérez les pièces pour limiter la propagation des virus.
Si vous êtes atteint par la mononucléose, évitez les lieux publics, le sport, et reposez-vous. Signalez votre infection virale à votre entourage pour limiter la contagion.
Des campagnes de prévention sont proposées sur des sites comme Ameli.fr, avec des conseils pratiques.
En cas de doute, consultez un médecin. Seul un professionnel pourra poser un diagnostic fiable et éviter les complications.