Les maladies à déclaration obligatoire (MDO)
Les maladies à déclaration obligatoire (MDO) constituent un dispositif de surveillance épidémiologique essentiel en France. La déclaration de certaines maladies permet aux autorités sanitaires, notamment Santé Publique France, de suivre et de gérer les risques d’épidémie et d’émergence de maladies infectieuses graves. Actuellement, 38 maladies figurent sur la liste des MDO, parmi lesquelles 36 sont infectieuses et 2 non infectieuses (mésothéliome et saturnisme chez les enfants). Examinons en détail l’importance de cette déclaration, les principales MDO et le rôle des autorités sanitaires dans la gestion de ces pathologies.
Quelles sont les maladies à déclaration obligatoire ?
Les maladies à déclaration obligatoire (MDO) sont des pathologies (infectieuse ou non) qui nécessitent une notification immédiate aux autorités sanitaires lorsqu’elles sont diagnostiquées chez un patient. Cette déclaration est essentielle pour la gestion de risques sanitaires graves et potentiellement épidémiques. Elle permet ainsi aux autorités de surveiller et de limiter leur propagation.
Les MDO incluent des maladies infectieuses comme la tuberculose, le VIH, la rougeole et le paludisme.
En France, elles sont classées en deux groupes :
- Les maladies nécessitant une intervention urgente : 33 maladies infectieuses et graves, telles que la méningite à méningocoque, le tétanos et la diphtérie, requièrent une réponse rapide pour prévenir leur propagation et éviter une épidémie.
- Les maladies nécessitant une surveillance renforcée : certaines maladies, comme l’hépatite B aiguë et le VIH, font l’objet d’une surveillance continue pour en évaluer l’impact sur la santé publique et orienter les politiques de prévention.
Liste des maladies à déclaration obligatoire
Voici une liste de certaines des MDO, dont le signalement rapide est primordial pour la santé publique :
- Infections graves et émergentes : botulisme, maladie du charbon, brucellose, chikungunya, covid-19, dengue, encéphalite à tiques, légionellose, leptospirose, listériose.
- Infections tropicales et virales : choléra, fièvre jaune, fièvres hémorragiques africaines, paludisme (autochtone ou importé), schistosomiase urogénitale.
- Maladies épidémiques : méningite à méningocoque, hépatite A aiguë, hépatite B aiguë, rougeole, rubéole, variole, typhus exanthématique.
- Infections contagieuses et graves : poliomyélite, rage, diphtérie, tétanos, tuberculose.
- Autres pathologies notables : mésothéliome (cancer souvent lié à l’exposition à l’amiante), saturnisme chez l’enfant (plombémie élevée), maladie de Creutzfeldt-Jakob et autres encéphalopathies transmissibles.
- Infections alimentaires et zoonoses : toxi-infection alimentaire collective, peste, tularémie, infection au virus West Nile, Zika.
Comment sont gérées les MDO ?
La déclaration des MDO se fait auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et de Santé Publique France. Le médecin ou le laboratoire de biologie médicale qui diagnostique une MDO doit remplir une fiche de notification anonymisée pour préserver la confidentialité du patient. Cette fiche comprend des informations épidémiologiques essentielles pour permettre aux autorités de suivre l’évolution de la maladie, sa propagation géographique et son incidence.
La déclaration peut se faire par voie postale sous pli confidentiel ou via la plateforme en ligne « e-DO » pour certaines maladies comme le VIH et la tuberculose. Les données recueillies sont utilisées pour ajuster les mesures de prévention, comme les campagnes de vaccination, et pour préparer une réponse adaptée en cas de flambée épidémique.
Pourquoi certaines maladies sont-elles à déclaration obligatoire ?
La mise en place d’une déclaration obligatoire vise plusieurs objectifs de santé publique :
- Prévention des épidémies : certaines MDO, comme la covid-19, le choléra et la fièvre typhoïde, présentent un fort potentiel épidémique. En détectant rapidement les cas, les autorités peuvent instaurer des mesures pour empêcher la propagation de ces maladies contagieuses.
- Suivi de la couverture vaccinale : les MDO incluent des maladies évitables par la vaccination, comme le tétanos, la poliomyélite et la coqueluche. La déclaration permet de surveiller l’efficacité des campagnes de vaccination et d’adapter les stratégies vaccinales en fonction de l’évolution des cas.
- Surveillance des maladies émergentes et exotiques : des maladies comme la dengue, le chikungunya et le virus Zika, importées par des voyageurs, doivent être surveillées pour prévenir une implantation de ces maladies en France.
- Gestion des maladies graves et mortelles : certaines MDO, telles que la rage et la peste, sont mortelles et nécessitent des interventions urgentes pour sauver des vies et contenir les risques.
Importance de la vaccination pour prévenir les MDO
La vaccination est l’un des moyens les plus efficaces de prévenir certaines MDO. Grâce aux vaccins contre la rougeole, le tétanos, la diphtérie, et la poliomyélite, la France a pu contrôler des maladies autrefois courantes et mortelles. La couverture vaccinale est surveillée par les autorités pour garantir une immunité collective suffisante et prévenir le retour de ces maladies.
Les vaccins recommandés pour chaque MDO sont inclus dans le calendrier vaccinal, et certains vaccins sont obligatoires pour les enfants. La couverture vaccinale permet non seulement de protéger les individus, mais également de limiter la propagation des maladies infectieuses au sein de la population.
Gestion des MDO dans un contexte international
En plus des actions nationales, les MDO sont également surveillées au niveau international par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), surtout pour des maladies comme la fièvre jaune, le choléra et la peste, qui peuvent facilement traverser les frontières. Des dispositifs de veille sanitaire sont mis en place pour répondre aux épidémies, et des protocoles internationaux existent pour gérer la circulation des agents pathogènes entre les pays.
Des collaborations entre Santé Publique France et d’autres organisations internationales permettent de contenir des épidémies potentiellement dévastatrices, telles que le virus Ebola ou le Zika, qui se sont propagées dans plusieurs régions du monde.
Conclusion
Les processus mis en place dans le cadre des MDO jouent un rôle fondamental dans la gestion de la santé publique en France. Ils permettent une surveillance épidémiologique proactive, facilitant ainsi une réponse rapide et appropriée face aux risques infectieux. La déclaration de ces maladies par les professionnels de santé assure le suivi de la propagation des infections, le maintien d’une couverture vaccinale optimale et l’application de mesures de prévention pour éviter de futures épidémies.
En définitive, le respect des protocoles de déclaration, combiné à la vaccination et aux efforts de prévention des autorités sanitaires, est essentiel pour limiter la propagation des maladies contagieuses et protéger la santé publique.