Prévention

Les addictions invisibles : comment les repérer et s’en sortir ?

Qu’est-ce qu’une addiction invisible ?

Les addictions invisibles concernent des comportements compulsifs qui passent souvent inaperçus. Contrairement aux dépendances aux substances comme l’alcool ou le tabac, elles ne sont pas immédiatement perçues comme problématiques. Pourtant, elles peuvent entraîner des conséquences négatives tout aussi graves sur la santé mentale, physique et sociale.

Parmi les addictions invisibles les plus fréquentes, on trouve les jeux vidéo , les achats compulsifs, les troubles alimentaires, les jeux d’argent et même la dépendance au travail. Ces comportements deviennent problématiques lorsqu’ils prennent le contrôle de la vie d’une personne, au point de nuire à son bien-être. Selon l’Inserm, environ 5 % de la population générale souffre d’addictions comportementales.

Ces dépendances s’installent progressivement. Au début, le comportement semble anodin, voire plaisant. Mais avec le temps, il devient répétitif et incontrôlable, entraînant des répercussions sur la vie personnelle et professionnelle.

Quels sont les signes d’une dépendance comportementale ?

Les symptômes d’une addiction invisible ressemblent à ceux des dépendances aux substances. La personne dépendante perd peu à peu le contrôle sur son comportement et ne parvient plus à s’en passer, même lorsque cela lui cause des problèmes.

Voici quelques signes à surveiller :

  • une pratique excessive qui prend de plus en plus de temps ;

  • une incapacité à réduire ou arrêter le comportement malgré les conséquences négatives ;

  • un sentiment de manque ou d’anxiété lorsque l’activité est interrompue ;

  • des répercussions sur la vie sociale, familiale ou professionnelle.

Par exemple, un joueur pathologique peut passer plusieurs heures par jour devant un écran, au point de négliger son travail ou ses proches. De même, une personne souffrant d’achats compulsifs peut dépenser des sommes importantes, mettant en péril sa stabilité financière. Ces comportements sont souvent accompagnés d’un sentiment de culpabilité et de perte de contrôle.

Pourquoi devient-on dépendant ?

Les causes des addictions invisibles sont multiples et souvent complexes. Elles peuvent être liées à des facteurs psychologiques, sociaux ou biologiques. Une vulnérabilité personnelle, comme une faible estime de soi ou un traumatisme passé, peut augmenter le risque de développer une dépendance.

Un rôle clé est joué par la dopamine, une hormone liée au plaisir. Chaque comportement addictif, qu’il s’agisse de consommer une substance ou de pratiquer une activité, libère de la dopamine dans le cerveau. Cette sensation de récompense incite la personne à reproduire le comportement. Avec le temps, le cerveau devient « accro » à ces pics de dopamine, ce qui pousse à répéter l’activité pour ressentir le même plaisir.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 20 % des adolescents présentent des comportements à risque d’addiction. L’adolescence est une période particulièrement vulnérable, car le cerveau n’est pas encore entièrement développé et les jeunes sont plus sensibles aux influences extérieures.

Quels risques pour la santé mentale et physique ?

Les conséquences des addictions invisibles sont souvent sous-estimées. Pourtant, elles peuvent entraîner des troubles importants, tant sur le plan mental que physique.

Sur le plan psychique, ces dépendances peuvent provoquer :

  • une anxiété chronique ;

  • des troubles du sommeil ;

  • des épisodes dépressifs ;

  • un isolement social.

Sur le plan physique, certaines dépendances comportementales, peuvent causer une fatigue excessive, des douleurs chroniques. Par exemple, une dépendance aux jeux vidéo peut entraîner des troubles de la concentration et une perte de contact avec la réalité. De même, une addiction aux jeux d’argent peut conduire à des problèmes financiers graves, causant du stress et des tensions familiales.

Comment diagnostiquer une addiction invisible ?

Diagnostiquer une addiction comportementale est essentiel pour éviter qu’elle ne s’aggrave. Pourtant, les personnes concernées ont souvent du mal à reconnaître qu’elles sont dépendantes. La prise de conscience est la première étape vers la guérison.

Pour poser un diagnostic, les professionnels de santé, comme les addictologues ou les psychiatres, utilisent des questionnaires spécifiques. Ils analysent les comportements répétitifs et leurs impacts sur la qualité de vie.

Si vous ressentez une perte de contrôle face à une activité ou si cette activité prend une place centrale dans votre quotidien au détriment d’autres aspects de votre vie, il est important de consulter un spécialiste. Les consultations jeunes consommateurs, par exemple, permettent d’identifier les risques précocement chez les adolescents.

Quelles solutions pour surmonter une addiction ?

Le sevrage peut être difficile, mais un accompagnement professionnel permet d’augmenter les chances de succès.

La thérapie comportementale et cognitive (TCC) est l’une des méthodes les plus efficaces. Elle aide la personne dépendante à identifier les schémas de pensée négatifs et les remplacer par des comportements sains. Cette thérapie permet également de travailler sur les émotions qui déclenchent le comportement addictif.

En complément de la thérapie, certaines bonnes pratiques peuvent aider à réduire les comportements compulsifs :

  • limiter le temps passé sur les écrans ou dans les activités addictives ;

  • s’entourer de personnes bienveillantes pour éviter l’isolement ;

  • trouver des activités alternatives qui procurent du plaisir sans dépendance.

Les groupes d’entraide, comme ceux proposés par SOS Addictions, offrent également un soutien précieux. Ils permettent de partager son expérience avec d’autres personnes ayant vécu des situations similaires.

Selon l’Inserm, 60 % des personnes suivies en thérapie retrouvent une vie équilibrée après un traitement adapté. Cependant, le risque de rechute est réel, d’où l’importance d’un suivi sur le long terme.

Comment prévenir les conduites addictives ?

La prévention est essentielle pour éviter de tomber dans une addiction invisible. Il est important d’agir dès les premiers signes pour éviter que le comportement ne devienne problématique.

Pour prévenir les addictions comportementales, il est conseiller de :

  • Sensibiliser les jeunes aux risques liés aux pratiques excessives, comme les jeux vidéo ou les achats compulsifs. 

  • Encourager des activités alternatives : sport, activités créatives ou sorties en plein air.

  • Maintenir un dialogue ouvert en famille ou dans le milieu professionnel.

Des campagnes de prévention en entreprise peuvent aussi être mises en place pour sensibiliser les employés aux risques d’addictions comportementales. De nombreux organismes, comme l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ou SOS Addictions, proposent des outils pratiques pour accompagner la prévention. Prendre conscience des risques liés aux addictions invisibles permet d’agir rapidement et d’éviter de tomber dans un cercle vicieux. France Mutuelle reste à vos côtés pour vous accompagner.

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