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La santé maternelle : un défi pour la baisse de la mortalité maternelle et infantile

La santé maternelle est un indicateur fondamental du développement d’un pays et un enjeu majeur de santé publique. Chaque année, des millions de femmes accouchent dans des conditions précaires, mettant en danger leur vie et celle de leur enfant. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 295 000 femmes meurent chaque année des suites de complications liées à la grossesse et à l’accouchement. L’Afrique subsaharienne enregistre le taux de mortalité maternelle le plus élevé au monde, où le risque de décès est 50 fois plus important qu’en Europe.

Selon l’UNICEF, en 2022, environ 4,9 millions d’enfants de moins de cinq ans sont décédés, dont près de la moitié étaient des nouveau-nés. De plus, chaque jour, environ 800 femmes meurent de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement. Le taux de mortalité maternelle dans les pays à faible revenu reste alarmant, atteignant jusqu’à 462 décès pour 100 000 naissances vivantes contre seulement 11 dans les pays à revenu élevé.

Ces décès sont pourtant évitables. L’accès à des soins obstétricaux de qualité permettrait de prévenir près de 75 % des décès maternels et néonataux. L’objectif est donc d’améliorer la prise en charge des mères et des nouveau-nés à travers un suivi médical rigoureux, des soins de santé adaptés et des infrastructures hospitalières efficaces.

Les premières causes de la mortalité maternelle et infantile

Les complications obstétricales

La mortalité maternelle et infantile est en grande partie due aux complications survenant pendant la grossesse ou l’accouchement. Parmi les causes majeures, les hémorragies post-partum sont les plus fréquentes et représentent environ 27 % des décès maternels. Une prise en charge rapide et efficace de ces hémorragies pourrait significativement réduire la mortalité maternelle.

L’hypertension artérielle et la prééclampsie constituent également des risques importants, entraînant parfois des complications graves pour la mère et le bébé. De plus, les infections obstétricales, souvent liées à un manque d’hygiène lors de l’accouchement, sont une cause majeure de décès dans les pays où l’accès aux soins de santé est limité.

L’absence de soins obstétricaux d’urgence

Le manque d’infrastructures médicales adaptées et de personnel qualifié est un facteur aggravant de la mortalité maternelle. Dans certaines régions du monde, l’accès aux soins obstétricaux d’urgence est quasi inexistant, ce qui empêche une prise en charge rapide des complications.

La malnutrition et l’anémie

Une mauvaise alimentation peut avoir des conséquences désastreuses sur la grossesse. La malnutrition est responsable de près de 45 % des décès infantiles dans les pays en développement. Le manque de fer, d’acide folique et de vitamines accroît le risque d’anomalies congénitales et de complications obstétricales. Des programmes de supplémentation nutritionnelle ont permis de réduire la morbidité maternelle dans plusieurs régions du monde.

L’importance des soins prénatals et postnataux

Le suivi médical pendant la grossesse

Un suivi médical régulier permet d’anticiper les complications et d’améliorer la santé des femmes enceintes. L’OMS recommande au moins huit consultations prénatales pour assurer un suivi optimal. Pourtant, dans certaines régions du monde, moins de 50 % des femmes enceintes bénéficient d’un suivi médical adéquat. La planification familiale et l’accès aux consultations prénatales régulières sont essentiels pour détecter les risques de complications et éviter les grossesses à risque.

L’accouchement et la présence d’un personnel qualifié

L’accouchement est une phase critique où l’absence de personnel médical qualifié peut avoir des conséquences dramatiques. Un accouchement assisté par une sage-femme ou un obstétricien réduit considérablement le taux de mortalité maternelle et néonatale. En revanche, les hémorragies, ruptures utérines et infections sont des causes majeures de décès dans les contextes où le personnel médical est insuffisant ou mal formé. Il est donc essentiel de renforcer la formation des professionnels de santé pour garantir des accouchements sécurisés.

La période post-partum : une phase à risque

Les 48 heures suivant l’accouchement sont critiques pour la mère et l’enfant. Environ 60 % des décès maternels surviennent durant cette période en raison d’hémorragies post-partum, d’infections ou de complications imprévues. De plus, la dépression post-partum est un problème de santé mentale souvent négligé qui affecte de nombreuses femmes après l’accouchement.

L’allaitement maternel joue un rôle clé dans la réduction de la mortalité infantile. L’UNICEF encourage un allaitement exclusif durant les six premiers mois, ce qui permettrait de réduire la mortalité infantile de 13 %.

Les solutions pour améliorer la santé maternelle et infantile

Un meilleur accès aux soins de santé

Pour réduire la mortalité maternelle et infantile, il est indispensable de garantir un accès universel aux soins prénatals et postnataux. Cela implique la construction de centres de santé en zones rurales, l’amélioration des infrastructures hospitalières et la gratuité des soins pour les populations les plus vulnérables.

La formation des professionnels de santé

La présence de sages-femmes et de personnels obstétricaux qualifiés est un élément déterminant dans la lutte contre la mortalité maternelle. Les formations doivent être renforcées pour permettre aux professionnels d’intervenir efficacement en cas de complications et d’assurer un suivi médical optimal des femmes enceintes.

La sensibilisation et l’éducation des femmes

L’éducation des femmes est un levier essentiel pour améliorer la santé maternelle. En les informant sur l’importance des soins prénatals, de la planification familiale et de l’hygiène durant la grossesse, il est possible de réduire les risques de complications. Les campagnes de sensibilisation doivent être renforcées, en particulier dans les pays en développement où le taux d’analphabétisme est élevé.

La lutte contre la malnutrition et les maladies infectieuses

Une meilleure alimentation des femmes enceintes et des nourrissons est essentielle pour garantir leur santé. Des programmes de supplémentation nutritionnelle et de vaccination contre des maladies comme le paludisme ou la tuberculose doivent être développés pour réduire la mortalité maternelle et infantile.

Conclusion

La santé maternelle reste un défi mondial majeur, mais des solutions existent pour réduire la mortalité maternelle et infantile. En renforçant les systèmes de santé, en formant davantage de professionnels, en investissant dans les infrastructures hospitalières et en sensibilisant les populations, il est possible de garantir à chaque femme une grossesse et un accouchement en toute sécurité. La mobilisation de tous est essentielle pour permettre à chaque mère et à chaque nouveau-né de bénéficier des soins nécessaires à leur survie et à leur bien-être.

Sources

Santé maternelle

La santé maternelle et néonatale – UNICEF

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