La gale est une maladie de la peau causée par un parasite microscopique, l’acarien Sarcoptes scabiei, plus précisément la femelle de cette espèce. Il creuse des sillons dans la couche superficielle de l’épiderme pour y pondre ses œufs. Cette parasitose provoque des démangeaisons intenses (ou prurit), surtout la nuit, qui incitent au grattage et peuvent entraîner des lésions cutanées ou une surinfection bactérienne. Bien qu’elle soit souvent perçue comme une maladie bénigne, la gale est très contagieuse et se propage rapidement dans des conditions de promiscuité, par exemple dans des familles, des crèches ou des maisons de retraite.
La transmission de la gale se fait principalement par contact direct avec la peau d’une personne infectée. Ce contact peut être prolongé, comme lors de rapports sexuels, ou plus bref, par exemple lors de contacts physiques rapprochés. La gale commune peut également se propager indirectement via des textiles ou des literies contaminées (draps, serviettes, vêtements), bien que cette voie de contamination soit plus rare. Les acariens responsables de la gale ne survivent que quelques jours hors du corps humain, mais des objets infectés peuvent néanmoins être une source de contamination.
En France, bien qu’il n’y ait pas de dispositif de surveillance dédié à la gale, diverses études mettent en lumière une recrudescence de cette maladie au fil des ans. En 2010, le nombre de nouveaux cas de gale dans l’hexagone a été estimé à 328 pour 100 000 habitants.
La gale tend à apparaître sous forme de foyers épidémiques localisés, particulièrement dans les structures collectives. La gale existe dans le monde entier, mais est plus fréquente dans les pays chauds et dans les zones à forte densité de population. On estime que 200 millions de personnes souffrent de cette maladie dans le monde.
Les symptômes apparaissent après une période d’incubation de 2 à 6 semaines après la première exposition. Chez les personnes ayant déjà été infectées, les symptômes peuvent apparaître plus rapidement en raison de la sensibilisation du système immunitaire. Les principaux signes de la gale incluent :
Dans les formes graves, les démangeaisons peuvent être moins intenses, mais les lésions cutanées sont beaucoup plus étendues, avec la formation de croûtes épaisses. Cette forme est particulièrement contagieuse.
Le diagnostic de la gale est généralement clinique. Un dermatologue peut confirmer la présence d’acariens en examinant les lésions au microscope ou en effectuant un prélèvement cutané pour observer les parasites, les œufs ou les larves. La prise en charge de la gale repose sur un traitement antiparasitaire, prescrit par un médecin, qui peut être local (lotion, crème) ou oral (comprimés antiparasitaires).
Des lotions à base de benzoate de benzyle ou de perméthrine sont appliquées sur l’ensemble du corps, en évitant la tête chez les adultes, mais en couvrant tout chez les nourrissons. Le traitement doit être laissé en place pendant plusieurs heures, généralement une nuit entière, avant d’être rincé. Il est important de traiter non seulement la personne infectée, mais aussi toutes les personnes ayant été en contact étroit avec elle pour éviter toute recontamination.
Dans certains cas, des comprimés antiparasitaires, comme l’ivermectine, peuvent être prescrits, notamment en cas de gale étendue ou résistante aux traitements topiques.
Il est essentiel de désinfecter la literie, les vêtements et les serviettes en les lavant à haute température (au moins 60°C) ou en les isolant dans un sac plastique pendant plusieurs jours, car les acariens meurent après 2 à 3 jours hors du corps humain. L’utilisation d’acaricides en spray peut également être recommandée pour désinfecter les surfaces contaminées.
La prévention de la gale repose sur plusieurs mesures simples, mais efficaces :
En cas de vies en collectivité, il est important de surveiller l’apparition de nouveaux cas et de procéder à un traitement préventif si nécessaire. Il est également recommandé de prévenir les établissements comme les crèches ou les maisons de retraite en cas de gale pour prévenir la propagation de l’épidémie.
Si elle est traitée correctement, la gale guérit généralement en quelques semaines, bien que les démangeaisons puissent persister quelque temps après le traitement, en raison de la réaction allergique aux acariens morts ou à leurs débris. Toutefois, le grattage intense peut entraîner des lésions cutanées susceptibles de se surinfecter. Les complications infectieuses incluent des infections bactériennes secondaires comme l’impétigo. Dans ces cas, un traitement avec des antibiotiques peut être nécessaire.
La gale norvégienne, une forme plus sévère et contagieuse, touche souvent les personnes ayant un système immunitaire affaibli (comme les personnes âgées ou immunodéprimées). Cette forme peut nécessiter des soins spécialisés et des traitements prolongés.
La gale est une maladie de peau parasitaire contagieuse, provoquant des démangeaisons intenses et des lésions cutanées. Bien que bénigne dans la plupart des cas, elle doit être traitée rapidement pour éviter les complications et limiter la propagation. Un traitement antiparasitaire efficace, accompagné de mesures préventives rigoureuses comme la désinfection des textiles et le traitement des contacts proches, permet de contrôler et d’éliminer cette infection. Si vous suspectez un cas de gale, il est important de consulter un dermatologue rapidement pour un diagnostic et un traitement approprié.
