Problèmes intimes après 50 ans, ne les négligez pas !
Pannes sexuelles, chute de la libido, incontinence urinaire… La plupart des problèmes dits « intimes » sont fréquents, chez les hommes comme chez les femmes, notamment après 50 ans. Pour autant, les « seniors » ne doivent pas les considérer comme une fatalité, à un âge où une sexualité épanouie doit au contraire continuer à faire partie intégrante de la bonne santé globale. Tour d’horizon des différents « remèdes » destinés à soigner ces maux dont les causes peuvent être variées.
Chez l’homme : troubles de la miction et de l’érection
Vieillissement de la population oblige, de plus en plus nombreux sont les hommes de plus de 50 ans qui éprouvent des difficultés à uriner ou qui urinent souvent et en petite quantité. « Cela peut relever d’une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) ou d’un vieillissement de la vessie », explique le Pr Thierry Lebret, chef du service Urologie à l’hôpital Foch (Suresnes), secrétaire général de l’Association française d’urologie.
Une affection sans gravité, mais qui mérite d’être traitée. Car « en diminuant le nombre de levers nocturnes, on améliore non seulement la qualité de vie mais aussi l’espérance de vie, via un sommeil plus récupérateur et d’autres mécanismes encore mal connus », indique le Pr Alexandre de la Taille, du CHU Henri-Mondor (Créteil), dans la revue médicale Le Généraliste (16/10/2015). Avant d’envisager une intervention chirurgicale (résection transurétrale ou chirurgie endoscopique par laser), le médecin peut prescrire diverses molécules ou associations de molécules (alpha-bloquants, inhibiteurs de la 5 alpha-réductase, inhibiteurs de la PDE5) qui améliorent la vie quotidienne. Par ailleurs, sont recommandés, à partir de 50 ans et jusqu’à 75 ans, un dosage du taux de PSA (antigène prostatique spécifique) et un toucher rectal en vue de fournir une indication, à confirmer par d’autres examens, sur la présence éventuelle d’un cancer de la prostate. Les troubles de l’érection sont une autre source fréquente d’anxiété, voire de dépression, chez les seniors. « Plus on en parle tôt, mieux cela vaut, insiste le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue-andrologue, directeur du Centre d’andrologie à l’hôpital Cochin. Il ne faut pas laisser la situation se dégrader. Sinon, l’homme se renferme de plus en plus dans sa coquille, tout comme sa partenaire, ce qui peut être dramatique pour le couple. » Or il existe toute une panoplie de traitements contre les pannes sexuelles à répétition. Le médecin s’assure d’abord, grâce à un bilan cardiaque et un examen sanguin approfondi, que le dysfonctionnement n’est pas lié à une maladie cardio-vasculaire (hypertension), une anomalie du métabolisme (diabète, hypercholestérolémie…) ou un trouble hormonal. Il vérifie qu’il n’existe pas de déficit en testostérone et/ou d’excès de prolactine pouvant faire suspecter la présence d’un adénome (bénin) sur l’hypophyse (dans le cerveau), qui se traite par une intervention chirurgicale ou un traitement médicamenteux.
Il peut ensuite décider, en première intention, de prescrire un « facilitateur d’érection », l’un des quatre inhibiteurs de la phosphodiestérase 5 (IPDE5), le sildanéfil (Viagra®), le taladafil (Cialis®), le vardénafil (Lévitra®) ou l’avanafil (Spedra ®), qui n’agissent que sous l’effet d’une stimulation sexuelle.
En deuxième lieu existent les injections intra-caverneuses, dans la verge, de prostaglandine E1 aux vertus vasodilatatrices ou l’utilisation du vacuum, ou pompe à vide, qui a le même effet mais est peu prescrit. De plus est disponible depuis juin 2015, notamment pour les hommes souffrant ou ayant souffert en particulier de graves troubles cardiovasculaires (insuffisance cardiaque, infarctus, accident vasculaire cérébral) et qui ne peuvent prendre d’IPDE5, un nouveau traitement, l’alprostadil (Vitaros®). Ce gel de prostaglandines s’introduit dans le canal urinaire pour se diffuser dans les corps caverneux et déclencher une érection. Ultime possibilité : l’intervention chirurgicale pour insérer dans le pénis des implants péniens, de petits sacs de silicone qui peuvent être remplis de liquide à l’aide d’une pompe au moment opportun… Attention, si l’origine du dysfonctionnement est d’ordre psychologique, c’est vers un sexothérapeute qu’il faut se tourner. Au total, « plus de 85 % des hommes peuvent aujourd’hui être efficacement aidés », rappelle le Dr Mimoun.
Chez la femme : incontinence urinaire et ménopause
L’incontinence urinaire de l’effort concerne une femme sur trois. Elle se manifeste par de petites fuites d’urine, d’intensité variable, lorsque la femme n’arrive pas à se retenir en cas d’envie pressante ou dès qu’elle fait un exercice physique, même anodin (tousser, rire, éternuer, marcher vite, courir, sauter, etc.).
Elle signale un affaiblissement des muscles du périnée qui soutiennent le vagin. Plutôt que de se contenter de ce pis-aller, porter des serviettes de protection, « il faut faire un examen clinique et un bilan urodynamique chez un urologue », conseille le Pr Thierry Lebret. En premier recours, le traitement passe par la rééducation périnéale, avec les conseils d’une sage-femme ou d’un kinésithérapeute, et chez soi, en utilisant un électrostimulateur périnéal. Cette sonde vaginale prescrite par le médecin contribue à tonifier le périnée, à condition de ne pas suspendre cette gymnastique intime dès que les troubles urinaires s’atténuent.
Sur le plan médicamenteux, les anticholinergiques constituent le traitement de première ligne lorsque l’envie pressante ne laisse pas le temps d’aller aux toilettes. Mais ces molécules qui empêchent la vessie de se vider trop vite peuvent avoir des effets secondaires (constipation, sécheresse buccale, etc.). L’incontinence à un stade avancé peut aussi se traiter par une intervention chirurgicale : la pose de bandelettes sousurétrales ou de ballonnets sous-urétraux, dont le volume s’adapte au cas par cas.
Par ailleurs, « il est impératif de consulter un urologue, qui prescrira une échographie post-mictionnelle, si l’on a des mictions trop importantes (plus de 500 ml) ou si l’on éprouve la sensation de vidange incomplète », insiste le Pr Lebret. « Ce problème, dû à un absurde excès d’éducation hygiénique, se révèle cinq ans après la ménopause. De nombreuses femmes ont pris dès l’enfance la mauvaise habitude de se retenir d’uriner quand elles ne sont pas dans une situation parfaite. Leur vessie s’est ainsi abîmée et ne se contracte plus à force de s’être habituée à garder des quantités importantes d’urine. Il vaut toujours mieux uriner (toutes les trois heures en moyenne) même dans un endroit qui n’est a priori pas propre que de se retenir. De plus, on n’attrape aucune infection urinaire sur des toilettes sales ! »
Les troubles de la ménopause (bouffées de chaleur, sécheresse vulvo-vaginale, etc.) peuvent eux aussi perturber sérieusement la vie d’une femme en rendant les rapports sexuels plus douloureux. « Il faut donc dès 50 ans continuer à faire un examen gynécologique annuel pour faire le point avec le médecin traitant ou le gynécologue », recommande le Dr Sylvain Mimoun. « Ressentir des douleurs lors d’un rapport sexuel ou ne plus avoir d’orgasme peut signaler un déplacement, ou “ descente ” (le prolapsus génital), des organes du pelvis (vessie, rectum, utérus) », ajoute le Pr Lebret. Face aux troubles de la ménopause, le THS (traitement hormonal substitutif de la ménopause) peut toujours être préconisé, mais sur une courte durée et sous étroit contrôle médical.
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