Le dépistage du cancer de la prostate
Si vous vous posez des questions sur le dépistage du cancer de la prostate ou si vous envisagez de le réaliser, à votre initiative ou celle de votre médecin, il est important que vous soyez informé de l’ensemble des avantages, inconvénients et conséquences des examens de dépistage.
Dépistage du cancer de la prostate : s’informer avant de décider
Aujourd’hui, le bénéfice du dépistage du cancer de la prostate n’est pas clairement démontré : il n’est pas certain que ce dépistage permette d’éviter des décès liés au cancer de la prostate. Les deux plus grandes études scientifiques internationales présentent des conclusions contradictoires sur ce point.
C’est pourquoi, en France et à l’étranger, aucune autorité de santé ne recommande le dépistage systématique du cancer de la prostate par dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) chez les hommes sans symptôme.
Toutefois, certains hommes peuvent souhaiter un dépistage du cancer de la prostate.
Si vous envisagez de vous faire dépister ou si votre médecin vous le propose, il est important de disposer d’une information complète sur les avantages et inconvénients des examens de dépistage et de leurs conséquences. La décision de s’engager dans une démarche de dépistage du cancer de la prostate est un choix personnel qui nécessite d’être réfléchi.
Comment se déroule le dépistage du cancer de la prostate ?
Deux examens de dépistage de cancer de la prostate sont possibles.
- Le toucher rectal (examen de la prostate en introduisant un doigt ganté dans le rectum) permet au médecin de vérifier le volume, la consistance et la texture de la surface de la prostate. Cet examen est inconfortable mais indolore.
- Le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) permet, via une prise de sang, de mesurer le taux de PSA dans le sang. Le PSA est une protéine produite par la prostate, présente normalement en faible quantité dans le sang. Il existe des précautions à prendre avant de réaliser un dosage de PSA : évitez de le réaliser dans les jours suivant un rapport sexuel, un toucher rectal, ou une activité physique comme le vélo… Cela pourrait provoquer une augmentation du taux de PSA. Parlez-en à votre médecin.
Les modalités d’utilisation du dosage du PSA et du toucher rectal en tant que tests de dépistage (intervalle entre les dépistages, taux au-dessus duquel un dosage du PSA devrait être considéré comme anormal) ne font pas consensus et la conduite à tenir par le médecin en cas de dosage considéré comme anormal n’est pas standard.
En cas d’anomalie, des biopsies de la prostate seront nécessaires pour confirmer le diagnostic de cancer.
Ces deux examens (dosage du PSA et toucher rectal) comme tests de dépistage sont insuffisamment fiables :
- Un toucher rectal normal n’exclut pas un cancer car cet examen ne permet de détecter que des tumeurs palpables.
- Si le taux de PSA est élevé, cela peut être la marque d’un cancer de la prostate avant l’apparition de symptômes.
Cependant, un dosage élevé ne signifie pas toujours qu’il y a un cancer. En effet, d’autres maladies (hypertrophie bénigne de la prostate ou adénome de la prostate, prostatite, infection urinaire ou cystite aiguë) peuvent aussi augmenter le taux de PSA dans le sang.
Face à une augmentation du PSA, des examens complémentaires (dont des biopsies) seront le plus souvent prescrits pour vérifier la présence d’un cancer.
Dans 70 % des cas, il s’avère qu’un taux de PSA élevé n’était, en réalité, pas lié à un cancer de la prostate et a inquiété l’homme à tort. - Un taux de PSA faible signifie, dans 90 % des cas, qu’il n’y a pas de cancer de la prostate. Toutefois, il peut arriver qu’un taux de PSA soit faible, alors qu’un cancer est présent (10 % des cas).
Les modalités d’utilisation du dosage du PSA et du toucher rectal en tant que tests de dépistage (intervalle entre les dépistages, taux au-dessus duquel un dosage du PSA devrait être considéré comme anormal) ne font pas consensus et la conduite à tenir par le médecin en cas de dosage considéré comme anormal n’est pas standard.
En cas d’anomalie, des biopsies de la prostate seront nécessaires pour confirmer le diagnostic de cancer.
Le problème du surdiagnostic et du surtraitement du cancer de la prostate
Cancer de la prostate : une évolution difficile à prévoir
On ne sait pas distinguer les cancers de la prostate qui vont devenir agressifs et qui doivent être soignés, des cancers qui vont rester « latents », c’est-à-dire qui ne se révèleront pas ou qui évolueront très lentement (souvent sur plus de 15 ans) et qui ne nécessitent pas de traitement : c’est le cas de près de la moitié des cancers de la prostate dépistés. On risque donc d’opérer un patient ou de lui donner un traitement, dont il n’aurait pas eu besoin
Dépistage du cancer de la prostate : avantages et inconvénients
Les avantages du dépistage du cancer de la prostate :
- Il vous rassure si les résultats médicaux sont normaux : dans 90 % des cas un taux de PSA faible signifie qu’il n’y a pas de cancer de la prostate.
- Si votre dosage de PSA est élevé, cela peut être la marque d’un cancer de la prostate et donc permettre de le détecter à un stade précoce, avant l’apparition d’éventuels symptômes.
Les inconvénients du dépistage du cancer de la prostate :
Les résultats médicaux peuvent être faussement normaux et vous rassurer à tort :
- Un toucher rectal normal n’exclut pas un cancer (cet examen ne permet de détecter que des tumeurs palpables).
- 10 % des hommes ayant un taux de PSA faible ont un cancer de la prostate.
- Il peut détecter un cancer de la prostate qui aurait évolué lentement (10 à 15 ans en moyenne avant que n’apparaissent les symptômes) et dont les soins n’auraient pas été nécessaires.
- Le dépistage peut détecter un cancer de la prostate qui entraînera un traitement dont les effets secondaires peuvent affecter votre vie de tous les jours : incontinence urinaire, impuissance sexuelle ou troubles intestinaux…
- Le dépistage peut vous rendre anxieux et entraîner des examens médicaux inutiles.
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