La Journée mondiale sans tabac, célébrée chaque année le 31 mai, est une initiative prise par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin de sensibiliser sur les effets dévastateurs du tabagisme. Cette journée vise non seulement à mettre en lumière les risques associés à la consommation de tabac, mais aussi à encourager et soutenir les efforts globaux pour réduire sa consommation.
L’objectif principal de la Journée mondiale sans tabac est de contribuer à la protection des générations actuelles et futures contre les maladies mortelles liées au tabac, incluant les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies pulmonaires et d’autres pathologies de santé graves. Chaque année, l’OMS et ses partenaires mettent l’accent sur un thème spécifique, qui sert à orienter les campagnes et les activités de sensibilisation à travers le monde. Le thème pour 2024 est « Protéger les jeunes de l’influence de l’industrie du tabac ».
Le tabac est issu de la plante Nicotiana tabacum et d’autres espèces de Nicotiana, cultivées pour leurs feuilles riches en nicotine. Une fois récoltées, les feuilles de tabac subissent divers traitements comme le séchage, la fermentation, et parfois l’ajout de substances pour améliorer le goût et la conservation avant d’être transformées en produits finis tels que les cigarettes, les cigares, le snus ou le snuff.
La nicotine, l’ingrédient actif majeur du tabac, est une substance alcaloïde qui agit directement sur le système nerveux central. Elle est responsable de l’effet addictif du tabac, mais elle n’est pas la seule substance préoccupante dans les produits du tabac. Ces derniers contiennent également des milliers de composés chimiques, dont au moins 70 sont connus pour être cancérigènes.
La nicotine est une substance psychoactive rapidement absorbée dans le sang et atteignant le cerveau en quelques secondes, que ce soit par inhalation, mastication ou contact avec les muqueuses buccales. Son action principale est de stimuler le système nerveux central. Cela peut conduire à une augmentation de la dopamine, une réduction de l’anxiété et une sensation de relaxation. Toutefois, ces « bénéfices » sont de courte durée et peuvent rapidement entraîner une dépendance.
Sur le plan physiologique, la nicotine provoque une libération de neurotransmetteurs tels que la dopamine, ce qui génère une sensation de plaisir et de bien-être, renforçant le comportement de consommation du tabac pour recréer cet état. Cela conduit souvent à la dépendance psychologique.
L’usage répété de nicotine rend les fumeurs de plus en plus dépendants et rend difficile l’arrêt du tabac. Le sevrage de la nicotine peut entraîner des symptômes désagréables, y compris des envies intenses de fumer, de l’irritabilité, de l’insomnie, des difficultés de concentration et de l’anxiété.
Selon l’OMS, la consommation du tabac provoque environ 8 millions de décès chaque année dont 1,3 millions de non-fumeurs exposés à la fumée. On compte plus de 1,3 milliard de fumeurs dans le monde et 80% de ces fumeurs vivent dans des pays au PIB faible.
Le tabagisme est fortement lié à diverses maladies respiratoires chroniques, qui peuvent dégrader gravement la qualité de vie et mener à la mort.
La bronchite chronique, par exemple, se caractérise par une inflammation des bronches, provoquant de fortes toux et une production excessive de mucus. L’emphysème, une autre maladie pulmonaire grave, se produit lorsque les alvéoles des poumons sont détruites, ce qui réduit la surface disponible pour l’échange d’oxygène et de dioxyde de carbone, rendant la respiration difficile. Ces pathologies, souvent regroupées sous le terme de « La bronchopneumopathie chronique obstructive (ou BPCO », réduisent la capacité d’une personne à respirer normalement et à mener une vie active.
Le tabac est un carcinogène bien établi, avec suffisamment de preuves pour l’associer à une variété de cancers. Le cancer du poumon est le plus fréquemment associé au tabagisme, étant la principale cause de décès par cancer chez les hommes et les femmes. Le tabagisme est également un facteur de risque majeur pour le cancer de la gorge, de l’estomac et du pancréas. Les substances chimiques nocives présentes dans la fumée du tabac provoquent des mutations génétiques et endommagent l’ADN des cellules, ce qui peut déclencher le développement de tumeurs malignes.
Fumer exerce un effet toxique sur le système cardiovasculaire. La nicotine accélère le rythme cardiaque et augmente la pression artérielle, tandis que les autres composants chimiques de la fumée peuvent endommager la paroi interne des vaisseaux sanguins. Cela contribue à l’athérosclérose, un état où les artères se durcissent et se rétrécissent, augmentant le risque de formations de caillots sanguins.
Ces modifications augmentent significativement le risque de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les fumeurs ont un risque beaucoup plus élevé de développer ces maladies par rapport aux non-fumeurs, et même le tabagisme occasionnel ou le tabagisme passif peut contribuer à un risque accru de maladies cardiovasculaires.
Le tabagisme a des répercussions profondes non seulement sur la santé individuelle mais dans la société. Ces impacts peuvent être classifiés en trois grandes catégories : économique, sur la santé des autres et environnemental.
Ces impacts démontrent que les conséquences du tabagisme s’étendent bien au-delà des fumeurs eux-mêmes, affectant l’économie globale, la santé publique et l’environnement. Des politiques efficaces et des initiatives de prévention sont donc essentielles pour atténuer ces effets dévastateurs.
